[Résumé SEMAINE 9 : 22/07 - 28/07 - 1850KMS]
- Canouf
- 29 juil. 2019
- 6 min de lecture
Roc'h Tredudon - Tremargat - Saint Gelven - Pontivy - Bubry - Quimperlé - Branderion (213 km)

Lundi 22 juillet
Le début de semaine se fait dans le brouillard. Nous nous mettons en route pour Trémargat et débutons par une dizaine de kilomètres de descente. On a vu pire comme entrée en matière !

Sur le chemin nous croisons le prototype de la première centrale nucléaire française - à l'arrêt depuis 1985 et toujours pas démantelé - ainsi que "la maison des castors". Si nous sommes trop loin de la centrale pour être tentés d'y passer, ce n’est pas la même pour les castors et Mouf réalise un intense lobbying - comprendre qu'elle était vraiment RELOUE - pour passer une tête.
ALERTE SPOILER : nous n'y sommes pas allés.
Et elle en a voulu à Thibaut.
La Feuillée, Huelgoat … la suite est ponctuée de montées et descentes plutôt sympas.
Arrivés à Carhaix, on croise quelques restes de festivaliers, sac de couchage à la main, l’œil fatigué et cordes vocales en pièces détachées. La veille, le Festival des Vieilles Charrues battait son plein pour le dernier jour de sa 27e édition.

Parfaite transition avec la commune de Tremargat – également en gueule de bois - que nous atteignons vers 17h. Il faut dire qu’eux aussi ont eu leur festival tout le week-end, et l’heure est au repos.
On décide de poser nos vélos et de faire un petit tour rapide du petit village. Tout y est, paisiblement installé : le restaurant, la mairie, le bar, l’épicerie, l’église… église que nous décidons de mettre à contribution dans notre projet.

Thibaut ne peut s’empêcher de repérer un jeu de prises au fond de la nef qui serait parfait pour nos appareils. Il évoque même la possibilité d’y dormir. Tout fier de sa trouvaille, il laisse son portable à charger et sort 10mn rejoindre Mouf. Et ça n'a pas loupé : à son retour, il trouve porte close. « Et merde »…
Commence une véritable chasse au trésor dans le village pour retrouver « Passe-Partout »,
le détenteur de la clé de l’Eglise.
On finit par nous indiquer la maison de « Marino » avec lequel nous commençons à entamer la conversation. 70 ans qu’il habite dans la maison qui a vu naître sa femme, originaire de Tremargat depuis des générations.
Cette quête du jour nous aura également permis de rencontrer Alex qui nous invite à planter notre tente chez elle.
Mardi 23 juillet
Nous nous levons assez tôt et filons chez la maire de Trémargat qui nous raconte l'histoire du village depuis son arrivée à la fin des années 60.
L’entretien dure une bonne heure et demie, on vous en a fait un résumé sur Instagram avant d’en faire un article lorsque l’on aura plus de temps.
On déjeune au restaurant du village Le Coriandre. C’est local, c’est bon, ça fait plaisir.
On décide ensuite de se poser sur la place centrale du village pour travailler et c’est là qu’apparaît André.
André, il a fait un voyage autour du monde. Attention pas le voyage autour du monde « it changed my life » où vous allez en Australie et en Asie du Sud-Est et vous revenez en sarouel avec un marcel à l’effigie d’une bière locale.
Non. André et sa femme ont vendu leur entreprise pour acheter un camion et sont partis avec leurs deux enfants pendant… 8 ans !
Donc il a des choses à raconter et comme on est très curieux… ça dure très longtemps ! On se délecte de ses histoires en Afrique, en Asie, sur le continent américain… Grâce à lui on voyage par procuration à travers les continents !

Quand on regarde nos montres on se rend compte que cela fait 4h que l’on discute, qu’il fait nuit et qu’on n’a pas planté notre tente.
On s’installe donc à la frontale sous le chapiteau de la place centrale et on s’endort la tête bien chargée.
Mercredi 24 juillet

La journée passe à grande vitesse. On divise notre temps entre le travail et les rencontres : l’épicerie solidaire, le bar associatif et la SAGA – un lieu qui accueillera des artisans locaux dans les mois à venir.
On revoit André avec qui nous discutons plusieurs heures puis décidons de quitter Tremargat en fin d’après-midi.
Le soleil se couche, les paysages sont beaux, boisés. Ça fait du bien de rouler à la fraîche dans cette période de fortes chaleurs ! On décide de s’installer à l'orée des arbres le long d'une ancienne voie ferrée.
Jeudi 25 juillet
Nous continuons notre progression dans le centre des terres bretonnes et arrivons à Mûr-de-Bretagne bien connue des amateurs du Tour de France avec sa côte à 15%.
A 20kms de là que nous atteignons Pontivy, le cœur géographique de la Bretagne.
[ANECDOTE HISTORIQUE] : Durant la Révolution Française, la ville de Pontivy est une île républicaine dans une mer royaliste. Cela lui vaudra durant l’ère Napoléonienne d’être « récompensée » et baptisée Napoléonville en 1804. Elle reprend le nom de Pontivy sous Louis XVIII puis de nouveau Napoléonville sous Napoléon III. Bon elle s’appelle Pontivy depuis 1870 et la branl.. la défaite de Sedan. Depuis pas de nouveau Napoléon à l’horizon donc on devrait rester comme ça.
Sur les hauteurs de la ville se trouve une polyclinique désaffectée. C’est ici que nous avons rendez-vous avec La Bascule. Il s’agit d’un mouvement fondé par Maxime de Rostolan qui a pour objectif d’enclencher un virage démocratique, écologique et social dans le pays.
Une soixantaine de bénévoles s’y trouve depuis quatre mois et a retapé les parties communes des différents bâtiments pour y vivre. Nous sommes en train de rédiger un article sur nos deux jours passés là-bas mais vous pouvez d’ores et déjà les suivre sur Facebook.

Pour résumer ce qu’il s’est passé en fin de journée :
> Nous sommes accueillis par Roman qui nous fait faire un tour du propriétaire, nous explique le fonctionnement de chaque aile du bâtiment, nous présente l’organisation de La Bascule
> On fait connaissance avec pas mal de monde dans les différents bâtiments puis on rejoint le gros des bénévoles, réunis au dernier étage, qui lancent leur événement de manière synchronisée sur FB : l’An 0.
[PARENTHESE] : l’An 0 c’est le projet phare de la Bascule. L’objectif est d’organiser un rassemblement citoyen pour sensibiliser à la nécessité d’opérer une bascule démocratique, écologique et sociale au sein de la société. Au programme : stands, concerts, animations… Pour plusieurs raisons survenues après notre visite, que l’on vous détaillera, l’événement ne pourra avoir lieu fin août et est donc reporté. [FIN DE LA PARENTHESE]
> On dîne avec tout le monde à l’extérieur et on va se coucher dans notre chambre, anciennement un bureau de chirurgien.

Vendredi 26 juillet
Pas de chance, le vendredi c’est ménage à La Bascule. On ne pourra donc pas assister à l’un des nombreux cours dispensés le reste de la semaine.
Tant pis, on prend le petit déjeuner puis on réalise quatre interviews dans la matinée. C’est cool pour celles et ceux qui passent derrière la caméra puisque l’on leur évite le balai et le vidage des toilettes sèches.
Puis direction la cuisine, Mouf coupe les artichauts et betteraves comme personne et Thibaut… fait une « Thibaut » - comprendre qu’il se débrouille pour ne rien faire de manière discrète. En réalité, il coupe les oignons et pleure comme une grosse madeleine.

Vers 15h on commence à dire au revoir à toute l’équipe avec pour objectif informel d’atteindre Quimperlé le soir-même. Bon on met presque 2h à décoller car il y a quand même beaucoup de monde et on croise de nombreuses têtes connues dans les couloirs mais on y croit dur comme fer à cette arrivée 60kms plus loin.

Finalement, on reprend la route plus tard que prévu mais optimistes. On se sent pousser des ailes, on prévient notre ami Valentin qu’on risque de débarquer le soir, on pédale dur le long d’un canal ne faisant qu’une bouchée des kilomètres puis… Mouf crève. Le panache à la française.
On remplace donc la chambre à air puis on renvoie un message à Valentin pour lui annoncer qu’on n’arrivera que le lendemain. Dans nos cœurs, le même sentiment que les belges après leur demi-finale de coupe du monde. Voilà.
On arrive à 20kms de Quimperlé et plantons notre tente dans un champs à l’abri des regards.
Samedi 27 juillet
On atteint tranquillement Quimperlé en fin de matinée où nous attend Valentin, un ami d’école.
La ville est super mignonne et la journée est placée sous le signe du chill total.

Dimanche 28 juillet
Enfin un VRAI dimanche où on se lève tard, où on laisse les vélos dans un coin et où on ne fait rien. Enfin si : on prépare un bon gros pique-nique avec des choses trop grasses, trop sucrées et trop salées pour aller à la mer.

Là-bas, baignade, jeu de balle et mise en position latérale de sécurité par le soleil. Aïe. Pour Mouf c’est le ventre, pour Thibaut le dos. « On crame tous les deux mais de manière complémentaire ! ». Oui on se console comme on peut.
On revient donc sur Quimperlé plus rouges que des trotskystes et on reprend notre route en fin de journée en suivant les bons conseils du père de Valentin qui nous a donné un itinéraire pour atteindre le Golfe du Morbihan sans avoir trop de circulation.
Une fois n’est pas coutume, notre semaine se termine dans un champ d’où l’on peut admirer un superbe coucher de soleil.

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Sinon nous vous allongerons de force sur la plage du Loch, sans crème solaire, jusqu'à ce que votre corps atteigne le pantone du dos de Thibaut.
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