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[Résumé SEMAINE 19 : 30/09 - 06/10 – 3481 KMS]

  • Photo du rédacteur: Canouf
    Canouf
  • 7 oct. 2019
  • 9 min de lecture

Bordeaux - Daignac - Bergerac - Sors - La Roque Gageac - Sarlat - (201 Km)



Lundi 30 septembre


Nous quittons notre nouvelle maison en tout début d’après-midi et croisons - par hasard et après 300m - Géraldine, une amie d’ami qui vient de s’installer sur Bordeaux. Ca nous permet de prendre quelques nouvelles et de dire que « le monde est petit ». Ouais on adore les lieux communs !


Nous longeons d’abord la Garonne et prenons de bonnes photos de touristes pour emmener avec nous des photos de La Belle Endormie (qui ne l'est pas tant que ça vu les travaux importants qui ont lieu en ce moment). Le miroir d’eau, le pont de pierre, le fameux pont Jacques Chaban-Delmas, la Cité du vin… tout le monde y passe ! On profite de ce temps pour acheter toutes nos cartes Michelin jusque décembre à savoir le sud-ouest et la côte méditerranéenne.



(Si vous n’avez aucune idée de notre trajet à venir, on a mis en place une petite carte interactive ici)


Puis nous attaquons les choses sérieuses en reprenant le chemin que nous avions fait la semaine précédente pour aller voir la ferme d’aquaponie. La journée étant bien entamée, nous n’allons pas pouvoir rouler autant que nous le voulions. Pas grave.


Nous profitons d’une fin de journée magnifique dans le vignoble de l’Entre-Deux Mer. La route est vallonnée mais sans difficultés, les grappes de raisin gorgées de sucre sont toujours sur leur pied. Les vendanges ne devraient pas tarder à arriver. On pose la tente le long de vignes, ici au moins on sera tranquilles.


Mardi 1er octobre


Nous avons décidé de vivre au rythme du soleil car les jours raccourcissent. Le réveil se fait donc avant le lever de celui-ci pour pouvoir commencer à rouler quand la lumière sera là. Autant vous dire que c’est difficile pour Mouf.


Néanmoins nous avons un lever de soleil du tonnerre ce qui la motive à aller prendre des photos pendant que Thibaut prépare les sacoches.



Le départ se fait prématurément car le viticulteur débarque avec une machine futuriste pour vendanger ses vignes.

Là on s’active très fort pour qu’il ne nous débusque pas et nous tire à la chevrotine ou nous poursuive avec une faux façon Merry et Pippin dans le "raccourci aux champignons" (le Seigneur des Anneaux 1).


Nous roulons deux minutes et tombons sur son associé et son camion qui arrivent sur la parcelle. On lui pose quelques questions sur les vendanges, ni vus ni connus, sur les machines puis il nous quitte car son acolyte l’appelle au bout du champ pour charger les grappes.


Nous débutons par une petite descente et sous une fine pluie qui nous fait arriver en bas d’une vallée – ce détail a son importance.

La pluie se transforme en averse puis en orage. Là on commence à chercher un abri et un éclair zèbre le ciel juste à côté de nous, le son explose dans la vallée. VIIIIITE TROUVER QUELQUE CHOSE POUR S’ABRITER.

A 100m, une serre qui semble abandonnée, hop on ouvre la porte et on se pose une bonne heure. La pluie tambourine sur les bâches qui laissent entrevoir quelques infiltrations mais devraient tenir le temps de l’intempérie. On en profite pour prendre le petit déjeuner et avancer un carnet de bord.



Une fois la météo calmée, nous continuons tranquillement notre chemin et recevons un message d’un couchsurfeur – François - à Bergerac. Youhou on a un logement pour ce soir !


Nous y arrivons vers 16h, moment parfait pour une bière en terrasse option "rattrapage d’écriture de carnet de bord". On se rend compte que notre logeur habite à 50m donc on prend notre temps et les heures défilent rapidement jusqu’au moment où nous nous décidons à aller en bas de chez lui.


Pas de nom sur les sonnettes, un appel, deux appels, trois appels… pas de doute il n’est pas dispo… on va l’attendre un peu ! C’est le moment que choisit Jean-Nuage pour nous déverser quelques seaux d’eau sur le coin du visage. « Mais qu’est-ce qu’il faiiiiiiit?! ».


Finalement on sonne à toutes les sonnettes de son immeuble et quelqu’un répond lors de notre dernière tentative « ah oui c’est vous à vélo ? J’arrive ». En fait il y avait un pote dans l’appartement de François qui nous attendait pendant qu’il était à son cours de musique.


Après une bonne douche – de celles qu’on apprécie le plus – on se pose avec nos deux logeurs et on passe une très bonne soirée à regarder les mondiaux d’athlétisme.


Mercredi 2 octobre


La journée commence par - surprise !- de la pluie mais nous avons rendez-vous avec Jérôme Paul – maître d’œuvre en baubiologie – qui nous propose d’aller chez lui en voiture.


[POINT BAU-QUOI ?] : la baubiologie se prononce « bao » et vient de l’allemand « bauen » - construire. Cela signifie « biologie du bâtiment » et non « biologie du bobo ».


Bon vous n’êtes pas plus avancé avec ça alors entrons un peu plus dans le détail.


La Baubiologie a un cahier des charges qui va prendre en comptes les matériaux utilisés pour construire votre maison mais également des critères psychologiques, physiologiques et des problématiques de santé.


C’est donc un type de construction très rigoureux qui va autant s’attacher à construire votre habitat avec des matières bio-sourcées (bois, paille, lin, chanvre, terre, chaux…) et prendre en compte, par exemple, les problématiques de suppression des interférences électroniques ou encore la réflexion autour de la pose d’éléments assurant l’autonomie comme des système de phyto-épuration.

Comme nous étions dans sa maison, construite par ses soins, nous avons pu admirer son travail après 2h d'interview.


Nous retournons chez François et déjeunons avec lui. Avant de partir, il nous conseille un endroit le long de la Dordogne pour dormir. C’est sur notre route, parfait !

Nous reprenons le long du fleuve et commençons à apercevoir de grandes maisons de pierre ainsi que quelques petits châteaux. Pas de doute nous entrons dans le Périgord.



[POINT PÉRIGORD] : il se divise en 4 régions de couleurs différentes : le Périgord 1/ noir pour ses forêts de chênes très sombres, 2/ blanc pour ses falaises calcaires, 3/ pourpre pour ses feuilles de vignes à l’automne, 4/ vert pour ses forêts et prairies

Pas de fait notable sur l’après-midi si ce n’est la rencontre avec une musaraigne complètement perdue sur la route.

Mouf fait un gros forcing pour la prendre dans une sacoche. La réponse est bien évidemment non. Elle ne se laisse pas démonter et propose d’adopter une poule pour la fin du voyage. La réponse reste bien évidemment non.

Nous arrivons en fin de journée le long de la Dordogne. C’est là que Thibaut se rend compte qu’il a oublié l’antivol à Bergerac - ce crétin. Il prend donc un bonk mérité (pour en savoir plus sur le bonk se reporter au jeudi du carnet de bord 17) et nous nous "endormons" sans attacher les vélos.


Jeudi 3octobre


Lever brumeux sur la Dordogne. Des nuages courent lentement le long de la rivière.

Apparemment il n’y a pas que la Dordogne qui est dans la brume puisque nous nous rendons compte que nous sommes jeudi et non vendredi.
"Qui a encore fait une chicha et a oublié d'ouvrir la fenêtre ?"

Le problème c’est qu'on a un logement à Sarlat-la-Canéda à partir du vendredi et donc, qu’en plus d’être de grands champions, nous sommes sans logement pour le soir.


Mouf contacte donc en catastrophe un de ses amis - Geoffroy - qui habite à 10Km de Sarlat mais qui est à Hong Kong pour le moment. Comme il est dans le futur, c’est le milieu d’après-midi chez lui… on a donc une chance ! La suite s’est passé de la sorte :


1/ 5mn plus tard on reçoit un message : « bah oui, je demande juste à mes parents, mais ça ne devrait pas poser de problèmes »

2/ 15mn plus tard : « mes parents sont d’accords, vous restez autant que vous voulez »

3/ on fait une danse de la joie devant la Dordogne. Pourquoi ce n’est pas tous les jours comme ça ?


Sur la route, des châteaux partout. En haut des collines ? Un château. Le long d’un fleuve ? Un château. Dans une forêt ? Un château.



[POINT CHÂTEAU] : devant la quantité impressionnante de bâtisses on s’est renseignés et voici ce qu’on a trouvé. La Dordogne est sûrement la région qui compte le plus de châteaux en France – plusieurs centaines. C’est parce que le coin se situait à la frontière entre les partisans de la Couronne de France et ceux de la Couronne d’Angleterre durant la guerre de cent ans. Les grands seigneurs des deux parties ont donc accordé le privilège de construire châteaux et forteresses à qui voulait pour peu qu’on leur prêtât allégeance et qu'on aille occire de l'anglois/du françois. Article simple et efficace ici

Après quelques montées coriaces, nous atteignons La Roque Gageac où nous rencontrons Maggy et Jean-Pierre, qui nous installent chez notre ami et nous souhaitent une bonne soirée. Cette dernière sera placée sous le signe du repos et de la préparation de notre rencontre du lendemain.


Vendredi 4 octobre


Vu que nous sommes posés chez Geoffroy et sa famille pour plusieurs jours, nous en profitons pour travailler et sortir le carnet de bord 9. Celui que vous lisez actuellement est le 19. On a donc accumulé un peu de retard (oupsiii). Par ailleurs, on trie des photos, on prépare beaucoup de contenu pour Instagram, on boit beaucoup de café… bref on ne chôme pas !


On part pour Sarlat vers 17h car nous devons y rencontrer Hervé et le collectif Sarladais de l’appel des coquelicots. C’est une association nationale qui milite pour l’arrêt des pesticides de synthèse.



[QUI EST HERVE ?] : Hervé, c’est le père de Félix, que nous avions rencontré dans la ferme d’aquaponie du côté de Bordeaux. Il participe à l’animation d’un collectif en transition sur Sarlat pour accélérer les transitions sociétales avec la création d’une monnaie locale, l'organisation d'ateliers participatifs en vue des municipales 2020, les rassemblements pour une autre agriculture, la gestion des forêts…

Pour en revenir à notre réunion, celle-ci est animée par un apiculteur qui nous parle de son métier, des problèmes de pesticides et de mortalité des abeilles.

Sur la région Dordogne, c’est 3 000 ruches qui ont été déclarées mortes en 2019 mais ce chiffre est largement sous-évalué car beaucoup de subventions dépendent du nombre de ruches en activité donc les apiculteurs ont tendance à minimiser les pertes.

Pendant une heure il détaille les potentiels liens entre la mortalité des abeilles et les pesticides mais aussi les problèmes que posent certaines pratiques des apiculteurs eux-mêmes sur la durabilité des ruches dans le temps.


Nous n’avions pas encore traité de toute la thématique autour des abeilles, c’est donc une très bonne mise en condition qui va nous permettre de bien mener nos interviews quand l’occasion se présentera.


Nous filons ensuite chez Hervé où nous rencontrons sa compagne Catherine et son fils Mario. Après le repas, Mario discute du projet avec nous. « Mais pourquoi vous ne restez pas dans les campagnes ? Pourquoi vous restez dans les grandes villes pour vos jours de repos ? Si tu veux sentir le pouls du pays, le pouls des territoires, c’est à la campagne qu’il faut aller. Pour moi ce qui se fait en ville ça reste superficiel. » Des paroles qui vont résonner dans nos têtes les jours à venir.


Samedi 5 octobre


Nous faisons le marché de Sarlat sous un ciel menaçant. Vu qu’il n’y a plus de touristes, l’air est respirable et les rues sont plutôt dégagées. Cela nous permet de parler à plusieurs agriculteurs/agricultrices et de leurs pratiques. Quelque chose revient dans plusieurs bouches. Quelque chose que nous avons déjà entendu tout au long de notre voyage : « ah moi je ne mets rien sur mes plantes, 0 pesticides. Mais je ne vends pas en bio non ! Je ne vais pas payer pour avoir le label, mes clients ils savent comment je travaille, ils me connaissent ». Ça c’est une thématique que l’on va creuser.



La matinée défile et, après manger, nous nous rendons à un atelier d’intelligence collective animé par Hervé. En fait, c’est son métier à Hervé : facilitateur graphique. En gros, il s’agit de modéliser par le dessin une discussion complexe en 1/ récoltant les données des acteurs de la conversation, 2/ les synthétiser, 3/ les faire voir aux participants.



A la fin de l’atelier, nous rencontrons beaucoup de monde avec qui nous avons travaillé durant les différents ateliers. Ils s’intéressent tous à notre projet et sont curieux d’en savoir plus sur nos motivations.


Catherine nous présente à M-A, couturière, dont on prend les coordonnées car elle ne porte plus et ne travaille plus le coton depuis une vingtaine d’années. Pour des raisons politiques. Pour elle, le coton est synonyme de pesticides, d’utilisation de trop d’eau, d’exploitation humaine… on lui passera un coup de fil lorsque nous serons posés à Toulouse pour vous en parler plus longuement.


Nous repartons pour Sarlat pour faire une longue nuit avant notre départ pour le Lot le lendemain. Enfin ça, c’est ce que l’on croit !


Dimanche 6 octobre


Au lever, nous commençons à préparer nos affaires pour nous diriger vers Rocamadour. Etant sur une bonne dynamique de production nous nous mettons à travailler une petite heure.


A la fin de l’heure on se rend compte qu’on bosse vraiment bien. « On reste une journée de plus ? On repart demain et on pédalera plus pour rattraper le retard ? » propose Mouf.


Marché conclu on reste donc une journée de plus et on finit d’écrire presque tous les carnets de bords. On en avait quand même 11 de retard soit presque 3 mois. Ne reste plus qu’à les mettre en page.


Nous le ferons certainement la semaine suivante, lors de notre passage dans le Lot, le Lot-et-Garonne et le Gers… une portion de notre détour que nous attendons impatiemment au vu de tout ce que l’on nous en a dit.


On vous laisse avec une photo de Beynac, un château perché sur les hauteurs de la Dordogne... vous allez en voir de nombreux autres dans le carnet de bord suivant !



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Sinon on vous fera faire le piquet sous la pluie Dordognaise

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